Le vendredi 19 Juin Vincent Robert enseignant l’histoire politique et culturelle du XIXème à la Sorbonne et résidant à Préty est venu nous présenter son dernier livre  
« La petite fille de la sorcière »  paru aux éditions Les Belles Lettres 
Après une séance de dédicace et des discussions avec ses lecteurs de 17h à 19h Mr Robert nous a fait une description passionnante de la vie rurale au XIXème à travers sa relecture de La Petite Fadette de George Sand. Son nombreux public s'est ensuite retrouvé autour d'un pot amical 
 
Cette « enquête sur la culture magique des campagnes au temps de George Sand » se lit presque comme un roman policier. Suivre la Petite Fadette (la petite fille de la sorcière) ce n’est pas décrypter un roman fantastique c’est s’immerger dans le 19ième siècle rural car comme le dit l’auteur : « du temps de George Sand la plupart des paysans baignaient encore dans une culture magique » 
Le livre se compose de 2 parties principales :  
  •  - Le décryptage du roman de George Sand au regard de ce qu’était la vie à la campagne au 19ième et de l’ancrage des superstitions dans la vie quotidienne 
  •  - Plus généralement les croyances et les récits au 19ième  
 Tout l’intérêt du livre réside aussi dans la mise en perspective des choix politiques de l’époque notamment celui qui permit en 1848 avec l’instauration du suffrage universel d’offrir « à des campagnards encore illettrés et superstitieux un poids décisif dans l’avenir du pays » 
Commentaire d’un de ses lecteurs Tournusiens : « Bouquin passionnant et foisonnant, écrit à la manière d'une enquête qui nous fait redécouvrir l'œuvre "magique" de George SAND (en particulier "La petite Fadette") et sa compréhension des humbles paysans du XIXe siècle ».  
Présentation de l'éditeur :
Au XIXe siècle, cela faisait longtemps qu'on ne brûlait plus de sorcières. Les pièces de procès n’existent donc pas. La justice est muette, à part quelques affaires d’escroquerie et de rares faits divers tragiques. Ne comptons pas trop non plus sur les tout premiers folkloristes : ces notables cherchaient surtout dans les mœurs campagnardes des vestiges de cultes ou d’usages antiques et en somme ne s’intéressaient guère aux paysans de leur temps. On a dû procéder autrement et partir de la littérature. 
Relire La Petite Fadette, les Dus frays bessous du gascon Jasmin, d’autres œuvres d’écrivains ayant eu une enfance rurale afin d’y repérer ce que Carlo Ginzburg appellerait des traces : traces à demi effacées d’une culture essentiellement orale et très méprisée, indices ténus qu’il faut interpréter à la lumière de ce que les anthropologues et les folkloristes nous ont appris des contes et des croyances. 
Il s’agit ainsi de reconstituer les logiques multiples d’un univers culturel très étrange à nos yeux, entre le rêve et le réel, peuplé de sorcières et de loups-garous, de devins et de feux follets. Et, en bon historien, d’inscrire ces croyances dans le temps : comprendre pourquoi, en dépit du mépris des Lumières qui faisait suite à la persécution sanglante des siècles précédents, elles étaient encore si vivantes au début du XIXe siècle ; puis tenter d’évaluer leur recul, ou plutôt les transformations qu’elles connaissaient à cette époque ; enfin apprécier l’enjeu politique qu’elles en vinrent à représenter lorsqu’en 1848 l’instauration du suffrage universel donna à des campagnards encore illettrés et « superstitieux » un poids décisif dans la destinée d’un pays.
Editions Les Belles Lettres
25 €